Las Lagunas
2022
« Tener Lagunas », en espagnol, ça veut dire tout oublier, avoir un instant de passage à vide, un trou de mémoire.
Dans l’environnement, les lagunes sont soit fermées, soit ouvertes. Dans les lagunes ouvertes, des flots de la mer et des rivières créent un courant continu. Protégée par un seul banc de sable, même si la lagune semble calme, elle reste toujours vulnérable aux assauts de la mer.
Dans las lagunas, nos corps viennent dire les bascules incessantes que nous adoptons pour tenir lieu de rencontre, de relation. Parce que comprendre l’autre signifie prendre avec soi, saisir ensemble. Nous prenons le temps dans ces lieux de passages, de transitions, de pertes, sans jamais savoir d’avance où ça ira.
Las lagunas sont agitées, furtives, digressives, elles cherchent ensemble, « changent en s’échangeant ». Les performers négocient avec les ruptures, les flux, les échecs, les tentatives de s’accrocher, les pertes de références. On se rassemble avec ce qui nous sépare : nos limites et nos désaccords.
PT-
“Tener lagunas”, em espanhol, significa ter uma branca, passar por um instante de vazio.
Na natureza, as lagoas podem ser abertas ou fechadas. Nas lagoas abertas, as correntes do mar e dos rios criam um fluxo contínuo. Protegida por um único banco de areia, a lagoa, aparentemente calma, encontra-se sempre sujeita aos assaltos do mar.
Em Las Lagunas, os nossos corpos basculam na dualidade equilíbrio/desequilíbrio para tomar o lugar de encontro e de relação com o outro. Compreender o outro significa levá-lo consigo, criando um espaço de jogo conjunto. Demoramo-nos nestes lugares de passagens, transições, perdas, sem nunca saber de antemão para onde iremos.
Las lagunas são agitadas, furtivas, digressivas — procuram juntas — e "transformam-se nas suas trocas". Os performers negoceiam rupturas, fluxos, fracassos; tentam agarrar-se, perdem referências. Reúnem-se com o que os separa: discordâncias, limites, e incompreensões.
Conception : Émilie Philippot
Performers : Ana Paula Gusmão, Luis Odriozola, Émilie Philippot, Béatrice Cordier.
Regard extérieur : Romain Beltrão
Son : Arthur Pispalhas
Résidences : OPART | Estúdios Victor Córdon, Polo Cultural Gaivotas | Boavista et Espaço Alkantara en partenariat avec Rede More -Lisbonne-
Soutien : Institut Français Saison France-Portugal 2022, Fondation C. Gulbenkian en partenariat avec Rede More.
Soutien production & administration : Rede-More
Photo © Alipio Padilha
Haute peinture
2019
Haute peinture est une performance de l’artiste Mathilde Denize qui m'a invité à chorégraphier le projet. La performance parle de la difficulté à figurer dans la peinture, puis s’émancipe sur des questions plus larges autour de questions d’identité, d’effacement, de ressemblances et dissemblances. La performance reprend la pratique de l’artiste par collages et assemblages, et, tente de restituer les intentions picturales par le vivant.
Comment nous coexistons dans cet aller-retour d’apparitions et disparitions, comment un corps-commun s’organise, et quel geste je produis pour que les fragmentations reconstituent un ensemble ?
Artiste : Mathilde Denize
Chorégraphie : Emilie Philippot
Interprétation : Emilie Philippot,Lorenz Chaillat, Julien Desrancy, Alba Therond
Création sonore : Josselin Panchout
Nuit des Musées à Dole - 2019
Fondation pour l’Entreprise Ricard - 2019